Là haut dans le ciel tu es une étoile
Ici dans la mer tu es le sable
Qui ne mouille pas
Eparpillée de par le monde
Faite de roche et de mer
Terre pauvre remplie d’amour
Terre de la morna et de la coladeira
Terre douce pleine d’amour
Terre du batuque et du funana
Tant de nostalgie
Sodade, sodade
Tant de nostalgie
Sodade sans fin


Cette musique décrit les coutumes des habitants de l'intérieur de l'île de Santiago lors des fêtes de fin d'année, lorsqu'ils se dirigent vers la ville de Praia pour célébrer la fin d'année dans la capitale.
Interprétation : Elida Almeida
Participation de Tikai et de sa troupe de théâtre.

jeudi 28 février 2019

Jeudi 28 Février 2019 - Santão Antão - Tour de l'île

Il fait froid !


Réveil tôt. Il fait froid !
La mer est déchaînée

Première vue de mon balcon sur la mer...


VIDÉO


Bon petit déjeuner avec de bonnes crêpes, dans le jardin


Il fait très froid... 
Oui j'ai mis pour prendre le petit déjeuner dehors, une polaire + mon anorak +... mon bonnet !!


La veille on a combiné avec Guillaume le patron de notre hôtel un tour de l’île en minibus affrété à nous quatre, moi, Yann et Gisele et Antoine, ça nous coûte 95 € à quatre. C’est nous qui décidons de notre parcours.

Nous avons failli hériter d'un hiace pick-up. Qu'est-ce que ça aurait été dur avec ce vent si froid ! Mais heureusement Guillaume nous place dans ce magnifique minibus Toyota. Je prends d'office la place à côté du chauffeur, parce que moi, les routes de montagnes en épingle... Je sais ce que cela me fait... Je ne suis pas malade en bateau mais sur les routes qui tournent oh la la. 

En plus je parle le Portugais, et bien que notre chauffeur parle l'anglais et un peu le français, j'arrive ainsi à obtenir de nombreuses informations supplémentaires. Nous partons, à 9 hres. 



Notre chauffeur se nomme Wilson, un jeune très sympa de 25 ans avec qui on fera connaissance en cours de journée.  Il voudrait faire des études d’architecture à Mindelo puis partir à Paris où il a un oncle, et où il voudrait devenir mannequin. Il a essayé déjà d’avoir un visa à quatre reprises et n’y est pas arrivé.

Wilson, notre chauffeur et futur mannequin... à Paris...



Santo Antão est la plus grande et la plus occidentale des îles de Barlavento et la deuxième en importance du Cap-Vert. Le tourisme est en train de devenir l'une des principales industries de l'île. Il y a eu des investissements dans les infrastructures rurales qui en ont fait le tourisme. La randonnée, le trekking et le tourisme culturel représentent la majorité de l'offre touristique de cette île.

L'île est entièrement constituée de matériaux volcaniques. La montagne la plus haute de l'île est le mont Tope de Coroa, qui culmine à 1 979 m. Le Pico da Cruz est la deuxième plus haute montagne avec ses 1.585 m. C'est l'île la plus élevée après Fogo.

L'île est divisée du nord au sud par une longue chaîne de montagnes. Cette chaîne autrefois considérée comme impénétrable est traversée par deux routes pavées.

L'une, avec de nombreuses courbes, passe au-dessus des montagnes.
L'autre, ouverte en 2009, s’étend plus à l’est,  passe plus ou moins près de la mer.

Une partie de l'île au sud-est a un climat aride, tandis que le nord-ouest reçoit des précipitations relativement normales. Ses vallées souffrent d'une forte érosion.

La sécheresse est le risque climatique le plus important, comme dans les autres îles du Cap-Vert, mais elle est beaucoup moins prononcée à haute altitude en raison de la meilleure capacité à capter l'humidité des nuages.

Santo Antão est verte sur le versant nord, et aride comme São Vicente sur son versant sud. Cependant on nous a dit que ces dernières années, il avait très peu plu et la sécheresse était partout.

L'île est divisée en trois municipalités, divisées en fractions:
→ La municipalité de Paul et le village de Santo António das Pombas.
→ Porto Novo avec les villages de São João Baptista et Santo André.
→ Ribeira Grande avec les hameaux de Nossa Senhora do Rosario, Nossa Senhora do Livramento, Santo Crucifixo et São Pedro Apóstolo.

En plus du portugais, qui est la langue officielle, de nombreuses personnes parlent le créole .

A savoir pour "l'Histoire" que...
Santo Antão étant la limite ouest de l'archipel, cela lui valut de figurer en tant que repère géographique dans le traité de Tordesilhas répartissant en 1494 les conquêtes espagnoles et portugais, ainsi que sa limite Nord.

Visite de la horta de Guillaume

Nous avons d’abord pris la route vers Coculi pour visiter la "horta" de Guillaume.
"Horta" ça veut dire "jardin".





Guillaume a acheté du terrain et fait pousser plein de légumes.







On remonte la route en sens inverse. Vue sur Ribeira.


Estrada da Corda

Puis nous prenons l'Estrada da Corda (la route de la corde), qui traverse le centre de l’île, celle que les aluguers ne veulent plus prendre quand on arrive au débarcadère de Porto Novo car il y a désormais une route asphaltée qui suit la côte Est, qui va de Porto Novo à Ribeira Grande.


L'Estrada da Corda, cette ancienne route pavée, passe du niveau de la mer à une altitude de 1200 mètres. Tortueuse, elle suit la ligne de crêtes avec des à-pics vertigineux.. Elle traverse un paysage grandiose.


Santão Antão dispose d'un réseau routier remarquable avec notamment des kilomètres de routes entièrement pavées. 

Pendant longtemps le développement de l'île a été entravé par l'absence d'un véritable réseau routier, la chaine de montagnes traversant l'île étant réputée infranchissable. 

Dans les années 1960 fut construite l'Estrada da Corda, une route dessinant de nombreux lacets et entièrement recouverte de pavés permettant de relier le nouveau port de Porto Novo à Ribeira Grande en empruntant la ligne de crête qui sépare les vallées de Ribeira Grande et Ribeira de la Torre. 

Jusqu'en 2009, avant que ne soit construit le tronçon routier asphalté joignant Porto Novo à Janela, elle fut l'unique voie de communication entre les deux plus grandes villes de l'île. Certaines localités restent encore inaccessibles par la route. 

Seul une piste permet de rejoindre le petit port de Tarrafal de Monte Trigo au sud de l'île. 



Cette route elle ne fait que 36 km. Elle a demandé 20 ans d’un travail laborieux : la pose à la main de petits pavés lustrés, de tailles inégales, travaillés au marteau, et s’emboîtant parfaitement les uns aux autres. Une tradition lusophone qui perdure au Portugal, aux Açores et à Madère. Un calcul plutôt fiable donne environ 15 millions de pavés.  




Aloe Vera





Des paysages spectaculaires


Les montagnes de Santo Antão sont entièrement d'origine volcanique, et constituées de basalte. La plupart des volcans sont relativement jeunes et les caldeiras, comme celle de la Cova de Paúl, sont relativement bien préservées. 

La dernière éruption du volcan Topo da Coroa remonterait à seulement 200 000 ans.

Un point chaud serait à l'origine du volcanisme dans l'archipel, les îles les plus occidentales (Brava, Fogo et Santo Antão), étant les dernières à s'être formées. 



Des cirques, des gouffres, des vallées à plus de 1 000 m en contrebas.
Des maisons  à flanc de précipice...



On s'arrête sur une terrasse panoramique. On n'est pas le seul minibus. 











-- Photos de nous--

 Aloe Vera  aux fleurs... rouges




Du mimosa

On roule en direction d'Alto Mira pour voir un cratère éteint, très vaste.
Je ne sais pas le nom de ce cratère. Il était impressionnant par sa taille.




Photos eux







Lagedos

Nous nous nommes arrêtés à Lagedos pour déjeuner. Arrêt de tous les minibus d'excursion qui font... un peu le même trajet que nous. On déjeune au restaurant Babilónia. Il figure dans le guide Petit Futé.

On a à choisir notre plat, viande, poisson... mais le prix final est le même.
Ça a coûté environ 1000 escudos chacun.
C’est le prix minimum d’un repas au Cap Vert, 10, 13 euros en buvant.



On traverse Chá de Morte. Wilson me dit que ça s'appelle "Chá" parce qu'ils cultivent du thé. J'ai du mal à le croire. D'autant plus que je le vois écrit parfois "Chã".

La vallée d'Alto Mira

Une vallée inaccessible, un univers de roches acérées et de gorges abruptes.
































En contrebas dans la vallée, un village.





Il y a une route !










Direction Porto Novo




































On arrive à Porto Novo

Il est déjà plus de 16 hres. Un ferry vient d’arriver, il y a foule sur le port, et de nombreux aluguers (un ferry venait d'arriver). On en profite Yann et moi pour nous réserver une chambre pour demain au Residencial Antilhas, un bâtiment rouge, qui est juste à la sortie du port, car on prend le ferry samedi assez tôt à 9 hres et on n'a plus de chambres disponibles dans la guesthouse de Guillaume pour demain soir, il est complet. L'adresse m'avait été donné par deux filles rencontrées en me baladant hier dans Ponta do Sol.

Je visite. Les chambres les plus économiques partagent la salle de bains. Les plus chères, qui nous intéressent,  sont plus confortables, avec eau chaude, TV, minibar, ventilateur ou air conditionné, avec ou sans vue sur la mer. C'est correct. Le prix sans petit déj, en single, 2920 CVE (29 €). Si on veut le petit dej, c'est 3220 CVE (32 €). Vue sur la mer c'est plus cher.

La route de la côte Est

Mais la balade n’est pas terminée. On prend la route goudronnée qui suit la côte Est.



 

Très belles vues à pic sur la mer en contrebas.










La mer est très houleuse.





Il y a un phare



Janela

En continuant de longer la mer, on arrive à Janela, petit village perché au sommet d'une roche.
La tradition raconte que le hameau compte bon nombre de sorcières....
















Vila das Pombas

Vila das Pombas apparaît au détour d'un virage. Cette jolie ville fait face à la mer sur environ 1 km. Elle est située à l'extrémité de la Ribeira de Paúl. C'est le point de départ de belles balades à pied à travers la nature dans la vallée de Paúl.



Au dessus de la petite ville trône une statue de Saint Antoine de Padou. Il y a près de 300 marches à gravir pour un point de vue exceptionnel... Mais nous sommes en voiture.

Statue de Saint Antoine

Ribeira de Paúl

On bifurque. Notre but est d’aller voir la vallée de Paul tellement célèbre. Non, nous n’allons pas y randonner comme beaucoup de voyageurs le font, mais nous voulions voir les paysages. La Ribeira de Paúl, c'est l'un des plus beaux paysages du Cap-Vert, l'une des vallées les plus vertes de l’île. Un paysage luxuriant de palmiers, de cultures de canne à sucre, manioc, igname, bananiers...

C’est une vallée creusée qui va de la mer jusqu’au cratère de Cova. Du coup une des vallées les plus fertiles. C’est un des rares endroits de l’île où les rivières ne sont jamais à secs et où chaque parcelle de terre est cultivée. Il est un peu tard, 17 h passées, mais quand même on arrive à prendre des photos à la va vite.







 






Les cultures en terrasses utilisent d’ingénieux systèmes d’irrigation traditionnels. L’eau ruisselle quasiment goutte à goutte, guidée par des pierres plates jusque dans de petites poches de terre. 


Dans le fond du paysage se profile le cratère de Cova (1166 m d’altitude), un ancien cratère volcanique endormi. Cova se situe à la jonction entre les deux versants montagneux de l’est de l’île.  




Cova est une caldeira volcanique d'environ 1km de diamètre, recouvert de cultures maraîchères. Sa formation date d'il y a 1,4 million à 700 000 d'années. Un sentier permet de l'atteindre là pied. Il fait partie du parc naturel Cova-Paul-Ribeira da Torre.

Le cratère Cova bénéficie des fortes précipitations portées par les alizés. Au bas de la caldera on cultive du maïs et des haricots. Une végétation naturelle et semi-naturelle occupe les parois du cratère face au nord et au nord-est. Les murs faisant face au sud sont recouverts d'une forêt d'espèces de Pinus et de Cupressus.

Il y a un petit village dans le cratère (10 habitants)  qui fait partie de la colonie Cabo da Ribeira. 

On s'y rend par un chemin de randonnée, mais nous, nous n'en avons plus le temps, la nuit va tomber...  Alors nous admirons ce que nous avons sous les yeux.



 
  











VIDÉO



Nous visitons un trapiche

Qui se trouve à l’entrée du village. Il ferme à 18 h, vite, vite...  Il se trouve  dans une cour, à l'intérieur d'un grand corps de bâtiment avec une porte en bois. On dit qu'il date du 17 ème siècle...



Automatisée dans les pays plus industrialisés, l'extraction du jus de canne à l'aide du trapiche se poursuit au Cap-Vert, particulièrement sur les îles de Santo Antão et Santiago, où il reste nécessaire à la fabrication du grogue, le rhum local.

C’est à Santo Antão qu’est né le "grogue", le fameux rhum capverdien et c’est toujours sur cette île que la tradition se perpétue. Le "grogue" est un alcool blanc ou brun, plutôt fort (50 à 70°), préparé à partir de la canne à sucre broyée, puis distillée. On le fabrique dans les trapiches, des distilleries artisanales où le bœuf tourne autour de la meule pour écraser la canne.


Le trapiche est un moulin traditionnel utilisé pour extraire les sucs de la canne à sucre en vue de sa distillation. Par extension cela peut aussi désigner le lieu sur lequel se trouve l'installation, c'est-à-dire la ferme ou l'atelier (on peut dire alors, la trapiche).

À l'origine le trapiche est une sorte de pressoir en bois constitué de trois cylindres métalliques tournant en sens contraire. Grâce à un levier en bois légèrement arqué (parfois appelé almanjarra) et à un système d'engrenages, ils sont actionnés par la rotation d'une paire de bœufs ou de mules, guidés par un homme connu sous le nom de kolador di boi au Cap-Vert. Deux autres personnes font passer la canne à sucre entre les cylindres qui la broient et permettent l'écoulement du jus.

Sous l'ère coloniale, le trapiche était d'abord actionné par des esclaves, avant le recours à la force animale. De cette période, sur l'île de Santo Antão, datent les "cantigas-de-curral-de-trapiche" (ou aboios), des chants destinés à encourager les bœufs ou les hommes.

La canne à sucre pousse de janvier à juin, puis est récoltée et effeuillée manuellement avant d’être passée au trapiche (un pressoir actionné par des boeufs qui tournent autour des cylindres).

Il faut ensuite laisser fermenter le sirop et plus tard le faire chauffer dans l’alambic. Après distillation, le rhum ainsi obtenu vieillit dans des tonneaux en bois de chêne et prend des couleurs ambrées avec l’âge.






La machine... manuelle... extrait le jus de canne pour le transformer en mélasse. Ce que moi je connaissais au Brésil sous le nom de Rapadura.

Il y a une boutique bien sûr. Et dégustation... Il y a toute une série de punch aromatisés, fabriqués à base de grogue et de mélasse de canne.

Moi je goûte au punch maracujá, fruit de la passion. Et comme les autres je craque et en achète une petite... petite bouteille. Donnée ! 3, 50 euros. Mais c’est à transporter  dans la valise jusqu'au bout du voyage...

 


Retour par la route qui suit la mer



Et Cesaria apparaît sur un mur...


Après cette belle journée, quand même, une pensée :  

Mais comment sont-ils arrivés à construire des routes aussi vertigineuses !

Une mauvaise nouvelle

De retour à notre hôtel, Yann m'annonce "une mauvaise nouvelle" : nous qui pensions aller dormir demain soir à Porto Novo en fin de journée. Eh bien  Yann a appris qu'il n'y a pas  plus d'aliguers qui vont à Porto Novo après... 15 hres environ.  Ils ne s'y rendent que pour les ferry boats... Et demain est prévue une randonnée qui ne va se terminer qu'en fin de journée.

Donc il faut changer nos plans... dormir ici à Porto Novo demain et partir tôt samedi pour le ferry.
Et c'est que, nous le savions, qu'il n'y a pas de chambre chez Guillaume. C'est plein. 

Je suis sortie . Je suis tombée sur deux messieurs sympa. J'ai expliqué. L'un me dit "viens avec moi". Il m'emmène dans l'hôtel, là devant lequel il se trouvait. Il me présente à une femme (ils parlent créole entre eux...) et je suppose qu'il lui explique que que je cherche un logement.  

En effet il y a des chambres dans cet hôtel. Je visite avec la femme, elle semble être la prorio. C'est bien, la chambre est grande, il y a tout ce qu'il faut. 

Mais il y a un hic, elle m'explique que elle et son mari demain ne seront pas là, ils vont à Mindelo. Alors elle ne peut pas nous préparer de petits déjeuners. Je m'en fiche lui dis-je (je sais que Yann se passe le plus souvent de petit déjeuner et moi j'ai de quoi me le préparer dans ma chambre). 
Alors on négocie le prix... sans petit déjeuner...  22 €... évidemment que je prends. 

Elle me dit que je devrai prendre les clés et payer à la fille qui tient la boutique d'à côté. Et que quand nous partirons nous devrons laisser les clés sur le comptoir à la réception. 

Et puis quand on se quitte... et... elle me les donne les clés ! Sans même que je lui paye les chambres. j'ai été sidérée de la confiance. Au fait cet hôtel s'appelle "Residencial Victoria".

Le dîner

On est allé dans un super restau "chez Betty", Autrement dit "Bukinha Salgod" (créole pour" boquinha salgada", la petite bouche salée). C'est le seul endroit où il y a un orchestre qui joue le soir.  Super ambiance. Les gens dansent.   





VIDÉO



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Et là cuisine est excellente. J'ai pris une brochette de poisson. Prix normal.